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Un certain M. Ceccaldi Pascal
Ceccaldi Dominique François. 1833- 1897
De longs cheveux blancs envolés en boucles autour du chapeau. Une barbe blanche qui fait ressortir l'éclat de la peau dorée par le beau soleil de la Corse. Des traits assez fins dans l'ensemble, mais où le moindre jeu de physionomie fait apparaître de la vulgarité, M. Ceccaldi est évidemment de ceux pour qui Baudelaire a écrit son vers fameux:
Je hais le mouvement qui déplace les lignes.
Brave homme, au demeurant, de la race presque entièrement disparue aujourd'hui de ceux qui avaient conçu la République comme une bergerie sentimentale où tous les républicains seraient parfaits et purs, loyaux comme des preux et désintéressés comme des saints. Certains de ses collègues appelés gouvernementaux ont dû lui procurer d'amères désillusions ! M. Ceccaldi est né à Ota en 1833. Il représente depuis 1886 la jolie ville d'Ajaccio au Palais-Bourbon.
Il y parle peu, mais, quand il y parle, cela dure longtemps. M. Ceccaldi débite alors des sermons sibyllins de sa grosse voix d'avocat d'assises, hachée et gutturale, ne prenant pas toujours le temps d'achever la phrase commencée, phrase qui reste alors au bout du crayon levé du sténographe. M. Ceccaldi n'est d'ailleurs pas le seul qui laisse ainsi les produits informes de son éloquence errer à travers la salle des séances. Si les échos de cette salle se mettaient tout à coup à parler, quel pittoresque chapelet de choses boiteuses, bossues, manchotes, borgnes et même aveugles il nous serait donné d'entendre !
M.Ceccaldi le sait, sans doute, et c'est pourquoi il se permet de n'être pas plus scrupuleux sur ce chapitre-là qu'un certain nombre de ses collègues. Il a, du reste, à la tribune un calme tout à fait olympien, et les interruptions ne l'émeuvent pas le moins du monde. C'est à croire, oui vraiment, qu'il parlerait sans aucune espèce de trouble sous le fusil braqué de Bellacoscia. Maintenant, je peux bien vous l'avouer, je crois que la poudre de ce fusil-là est depuis fort longtemps mouillée. (La Dépêche, 21 mai 1895)
M. Ceccaldi, député de l'arrondissement d'Ajaccio, est mort la nuit dernière (le 9 aout 1897)à Ota, commune du canton de Piana.
M. Ceccaldi était un avocat de talent très populaire en Corse. Au Palais-Bourbon, il siégeait dans les rangs des républicains progressistes; il parlait rarement et son rôle apparent fut toujours fort effacé, mais il travaillait consciencieusement dans le silence des commissions et il votait scrupuleusement avec la majorité républicaine. C'était un député modeste et laborieux.
Il était né à Ota, dans le canton de Piana, le 3 février 1833. Avocat au barreau de Bastia et conseiller général de Piana, il avait fait partie de l'opposition libérale sous l'Empire, et la République l'avait nommé le 4 septembre 1870, préfet de la Corse, poste qu'il occupa jusqu'au 7 janvier 1871. Il fut à plusieurs reprises, comme candidat républicain, l'adversaire de prince Napoléon. Après une longue série d'échecs successifs, il avait été élu député de l'arrondissement d'Ajaccio en 1886, contre le comte Multedo. (L'Eclair, Le Progrès de la Somme, 11 août 1897)
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Ceccaldi Pascal. 1876- 1918, neveu de Ceccaldi Dominique François.
ARRONDISSEMENT DE VERVINS
M. Ceccaldi Pascal ancien sous-préfet, radical socialiste à Vervins. Député publiciste, né à Ota, canton de Piana(Corse), le 27 décembre 1876. Issu d'une famille de républicains qui, la première en Corse, au moment où l'Empire n'avait que des partisans, manifesta ses idées nettement hostiles au gouvernement impérial; fils d'un démocrate déclaré qui ne dut qu'au 4 septembre de pouvoir continuer à vivre en Corse, M.Pascal Ceccaldi fit ses études de Droit à Aix-en-Provence, et fut reçu licencié en 1896. Inscrit au barreau d'Ajaccio, s'occupa, son service militaire accompli, de causes criminelles et civiles. Deux ans plus tard, il quittait le barreau pour devenir secrétaire de Henri Maret, qu'il seconda au Radical et suivit dans le Cher. Secrétaire général de la préfecture des basses-Alpes, à Digne en 1902 puis sous-préfet de Vervins (Aine) en 1903, et fut élu député en 1906. Il fit campagne pour la création de cantines scolaires et application de mesures d'aides aux enfants indigents de la commune. Très réputé pour sa science juridique, M. Pascal Ceccaldi a été nommé membre et secrétaire de la commission de législation fiscale, l'une des plus importantes de la chambre. Il a, d'autre part, repris sa place au barreau de Paris et collabore à divers journaux politiques. (Journal de la ville St-Quentin, 16 janvier 1907)
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Pascal Ceccaldi en Corse
A la suite d'allégations et insinuations lancées par M. Ceccaldi contre M. Paul Roux, sous-préfet, celui-ci a fait demander à Pascal une rétractation publique ou une réparation par les armes.
Pascal ayant refusé de constituer des témoins, il s'en est suivi, dans le Journal de la Corse, la publication de lettres et de documents furibonds et contenant les dernières injures à l'adresse de notre illustre épurateur national.
Ces lettres et documents, tous plus durs et plus vengeurs les uns que les autres, semés d'épithètes blessantes et de qualificatifs non moins blessants, sont signés de MM. Paul Roux, Muraccioli, Docteur Pitti-Ferrandi, qui n'y vont pas de main-morte, vous pouvez le croire, et flagellent notre éminent législateur.
Pascal ayant refusé réparation à M. Roux, le Journal de la Corse annonce que l'affaire se dénouera en cours d'assises. C'est la suite naturelle des procès ceccaldistes, qui occupent depuis quatre ans les tribunaux du Nord et du Midi.
Nous avons encore du pain sur la planche, pour le plus grand honneur de la première circonscription, qui va jouir bientôt d'une renommée européenne, dit le Libéral de Vervins.
C'est un article publié par le Journal de la Corse du 30 septembre qui a donné lieu à tous ces incidents. Nous n'en donnerons que les deux documents suivants:
M. Paul Roux, Ajaccio:
Mon cher Ami,
Nous nous sommes rendus selon votre désir chez M. Pascal Ceccaldi, député, et nous lui avons demandé en votre nom rétractations publique ou réparation par les armes des allégations et insinuations contenues dans un article signé de son nom et publié dans le Journal de la Corse du 30 septembre 1909.
M. Pascal Ceccaldi a refusé constituer des témoins, déclarant qu'il ne voulait avoir aucune conversation avec vous. Il a ajouté, tenant par là de créer une étrange diversion, qu'il consentirait à se mettre à la disposition de telle autre personne qui voudrait se substituer à vous. Votre personnalité étant aux yeux de la Corse entière au-dessous de toute discussion, nous nous abstiendrons de qualifier l'attitude de M. Ceccaldi et nous considérons notre mission comme terminée.
Croyez, mon cher ami, à notre plus affectueux dévouement. A. Muraccioli, Dr Pitti-Ferrandi.
M. Paul Roux a répondu par la lettre suivante:
A MM. Muraccioli et F. Pitti-Ferrandi:
Mes chers Amis,
L'article dans lequel M. Pascal Ceccaldi a glissé à mon endroit quelques insinuations venimeuses et quelques accusations aussi absurdes que mensongères, était enveloppé de trop de réticences pour que j'aie pu me dissimuler un seul instant que ce faux brave n'en assumerait pas la responsabilité. Je connaissais d'ailleurs les procédés que ce triste personnage employait couramment à Vervins; je savais qu'insolent et brave avec les personnes qui lui paraissent sans défense, il était couard comme un lièvre avec les personnes capables de lui infliger les corrections qu'il mérite. je regrette de vous avoir dérangés inutilement, mais je suis heureux d'avoir montré à tout le monde que cet individu est aussi lâche que grotesque. Agréez, mes chers amis, avec mes excuses et mes remerciements, l'expression de mes sentiments affectueux. Paul Roux.(Le Guetteur de St-Quentin et de l'Aisne, 6 octobre 1909.)
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Chambre des députés. Séance du 22 novembre 1909.
Un long discours de M. Merle, un très intéressant discours de M. Jaurès, une courte allocution de M. Denys-Cochin, tel est le bilan de la journée. La séance est ouverte à deux heures sous la présidence de M. Brisson.
M. le président. - J'ai reçu :
De M. Ceccaldi, avec demande d'urgence, une proposition de loi tendant à ouvrir au ministère de l'intérieur un crédit de 100 000 francs pour venir en aide aux sinistrés de la commune d' Ota (Corse) victimes d'un ouragan.
Le vote sur l'urgence aura lieu à la fin de la présente séance, avant le règlement de l'ordre du jour.(Le Journal de St-Quentin, 24 novembre 1909)
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Nous recevons par la poste un gros paquet: C'est une rectification à l'article "Ceccaldi- Roux-Muraccioli-Pitti-Ferrandi et Cie", qui a diverti nos lecteurs mercredi dernier.
Nous y racontions que notre confrère du Courrier de l'Aisne avait reçu de Corse des journaux narrant l'épique démêlé du député Ceccaldi avec les témoins d'un M. Roux, sous-préfet de Corte, qui avait été injurié, diffamé par le dit M. Ceccaldi, député. Et nous terminions en disant que tout cela se passant en Corse, n'avait pas d'importance et que ces gens-là finiraient par se manger le nez... à moins qu'ils ne déjeunent ensemble. cela donnait le ton de l'article.
Mais M. Ceccaldi, du coup, nous envoie un volume d'explications. Nous avons renoncé à comprendre, nos lecteurs ne seront pas plus heureux, mais comme nous faisons bonne mesure à nos adversaires, qui se chargent de temps en temps de faire ressortir par comparaison la nette et bonne rédaction du Journal de St-Quentin, nous publions avec entrain. Voici le morceau:
Paris, le 7 octobre 1909.
Monsieur le gérant,
Vous avez reproduit dans votre journal des lettres et un article que vous jugiez injurieux pour moi. Après leur première publication le gérant du "Journal de la Corse" a été sommé d'insérer la rectification. Puisque vous persistez à la laisser ignorer à vos lecteurs, je vous requiers aux termes de la loi de la donner, avec quelques explications complémentaires, aux même lieu et place dans votre prochain numéro.
Ajaccio, 30 septembre 1909. Monsieur le Gérant du "Journal de la Corse", Monsieur le Gérant,
Dans le "journal de la Corse" de ce soir vous avez publié deux lettres et un article. Les lettres étant signées, je me crois obligé d'y répondre. Quant à l'article, je le jugerai dès que j'en connaitrai l'auteur. Vous voudrez donc conformément à la loi insérer aux mêmes lieu et place cette rectification.
J'ai reçu en effet aujourd'hui la visite de MM Pitti-Ferrandi et d'une autre personne qui a oublié de me dire son nom mais qui se fait connaître dans le "Journal de la Corse". M. Pitti-Ferrandi en sa qualité de premier témoin, ayant seul pris la parole m'a demandé de la part de M. Roux une rectification d'un article du rappel que "Le Journal de la Corse" a reproduit. J'ai répondu, et je n'ai pas changé d'avis, que je n'acceptais aucune discussion avec M. Paul Roux, à moins qu'on ne me déclarât que le télégramme signé par le sous-préfet de Corte et publié par tous les journaux constituait un faux.
Cette déclaration ne m'ayant pas été fournie j'ai ajouté sans que l'autre Monsieur ait prononcé un seul mot: "Puisque vous êtes M. Pitti-Ferrandi, premier témoin, je vous déclare pour éviter tout malentendu dans le public que si vous voulez, vous ou tout autre, membre de sa famille, vous substituer à M. Roux, je constitue des témoins et la rencontre pourra avoir lieu demain ou après demain au choix."
M.Pitti-Ferrandi a déclaré qu'il ne voulait prendre aucune responsabilité, et il s'est retiré avec l'autre personne qui s'est abstenue de toute réflexion. Ce qui n'empêche pas M. Pitti-Ferrandi de fausser la vérité et de m'injurier dans une communication à la Presse.
Une fois de plus je considère que M. Pitti-Ferrandi, premier témoin, est responsable de la communication, je n'aurai pas la mauvaise idée de lui envoyer des témoins mais si le Directeur de l'hygiène pense que sa dignité ne soit pas diminué par ce que je viens d' écrire, je me permettrai de le plaindre... sans plus !
J' ai rencontré souvent des couards et quelquefois des Don Quichotte; j' ai plait les uns et j' ai ri des autres. Au lendemain d'un débat à la Chambre, où j' avais signalé des escrocs, un ingénieur m'envoya des témoins. J'ai donné aux témoins de ce Monsieur la réponse que j' ai faite à ceux de M. Roux. Le lendemain je fus injurié dans un Journal de l' Indre aussi important que le Journal de la Corse. Mon émotion ne fut pas grande. Les juges correctionnels de la Manche se chargèrent d'ailleurs, quelques mois après, de calmer celle de mon insulteur.
Pour les faits cités à la Tribune, cet ingénieur fur condamné à trois mois de prison pour escroqueries. Je n'ai pas à préjuger de ce qu'il adviendra de l'incident que vous avez signalé mais je puis affirmer, n'avoir jamais laissé croire que j'avais encaissé même par erreur 4.500 francs appartenant à la commune de Piana.
Et maintenant écrivez encore que je suis lâche, couard ou poltron. Je me contente d'être ce que je suis et nul n'a pu se vanter dans aucun département où j'ai lutté de m'avoir impunément adressé des injures. M. Pitti-Ferrandi a la possibilité d'en faire la constatation puisque j'embarque Samedi soir seulement.
Veuillez agréer ...
En Corse où tout le monde se connaît et ou nul ne se laisse impressionner par les grossièretés de certaines personnes je n'ai pas cru utile d'expliquer longuement pourquoi je refusais de me battre avec M. Roux. Mais pour vos lecteurs je vais préciser ma pensée. Ils jugeront ainsi vos procédés et apprécieront votre attitude.
" Les Nouvelles" du 9 juin ont publié sous le titre " Verres en Corse" et les sous titres "Comment on administre dans le Maquis" - "Tripots et Confiscations" les lignes suivantes:
Tripots et Confiscations
Mais on reproche aussi à l'ancien trésorier payeur-général d'avoir "inspiré" à un de ses neveux sous-préfet de Corte une petite combinaison qui vaut d'être racontée tout au long.
Il y a une dizaine d'années, la Corse avait deux communes rivales, Ota et Piana. Elles se firent un procès. Ota fut condamnée. Elle perdit une grande partie de ses terres communales et une somme de douze mille francs.
Piana prit possession des terres, mais ne put toucher aux 12 000 francs, qui, par suite de nouvelles contestations, furent versés à la Caisse des dépôts et consignations. Piana, oublieuse, ne pensait plus à sa fortune, quand M. Bonfanti, moins oublieux, envoya vers elle son neveu, M. Paul Roux, sous-préfet de Corte. M. Paul Roux ne prit pas pour remplir cette mission sa serviette de chagrin gaufré, ni son bicorne à plume, il se présenta comme avocat (car il est avocat), mais sa fonction administrative était connue.
Me. Roux apprit au maire de Piana que la commune qu'il administrait était riche sans le savoir, et, en même temps, il lui offrit ses bons offices, en lui demandant une "honnête commission" de 40%. Ce qui fut accepté. Me Roux et M. Bonfanti, qui était aussi un maître en son genre, firent diligence; et la bonne petite ville de Piana, sans connaître les lenteurs administratives, entra en possession de sa fortune moins les quatre mille et quelques cents francs que retint l'avocat.
Mais comme finalement la morale est toujours sauve, même en Corse, le sous-préfet restitua les fonds prélevés par l'avocat, lorsque des gens scrupuleux se scandalisèrent, il y a environ un mois. Cette histoire n'est pas finie... Mais d'autres commencent.
Dans son numéro de 14 juin, "Les Nouvelles" sous le titre "Questions indiscrètes à un sous-préfet" ont publié un télégramme qu'elles font précéder et suivre de réflexions très dures pour le sous-préfet de Corte. Notre confrère parisien s'exprime ainsi:
"Monsieur Paul Roux sous-préfet de Corte défend sa réputation compromise. Il le fait avec plus de véhémence que d'habilité. Il s'indigne, il menace, mais il ne se disculpe pas. Voici du reste l'interminable télégramme que M. Roux a envoyé:
Je lis avec indignation dans N° de ce jour du "Journal de la Corse" une information aux termes de laquelle j'aurais de complicité avec M. Bonfanti, ancien Trésorier Payeur Général de la Corse détourné:
1° une somme de 4.000 francs au préjudice d'une Commune qui possédait une disponibilité à la Caisse des Dépôts et Consignations; 2° Une somme de 15.000 francs au préjudice de diverses autres communes.
Il est exact que j'ai été mêlé à la première affaire visée par votre information... Des gens indignes ont surpris ma bonne foi pour me faire donner une signature de complaisance dans cette affaire qu'on me présentait comme absolument régulière; Homme politique, j'ai pu faire parfois dans ma vie acte de complaisance; je n'ai jamais touché un centime sur les 4.000 frs dont il s'agit et la faute que j'ai commise en donnant ma signature à la légère n'a porté aucun préjudice à la Commune car aussitôt que j'ai connu le caractère frauduleux de l'opération j'ai remboursé l'intégralité (capital et intérêts) d'une somme dont je n'avais pas touché le premier centime mais dont je me suis considéré comme moralement responsable.
"Tous ces faits je me réserve de les établir devant les tribunaux dès que j'aurai fourni des explications complètes à mes chefs hiérarchiques, je n'aurai que l'embarras du choix des procédures."
Si les Tribunaux, comme l'annonçait M. Roux le 14 juin, avaient effacé les accusations des "Nouvelles", j'aurais réservé le meilleur accueil à ses témoins. Je me serrais "battu bravement" comme l'a rapporté avec beaucoup d'autres journaux le Journal de Saint Quentin, le lendemain d'une rencontre qui a eu lieu il y a trois mois, ou lâchement comme vous voulez l'insinuer, mais je me serais battu.
M. Paul Roux n'a pas poursuivi les Nouvelles. Tant qu'il sera dans la situation morale où il se trouve, je persisterai à penser que je ne puis pas me battre avec lui, et ce ne sont ni ses grossièretés, ni vos cris injurieux qui modifieront mon attitude.
Ce télégramme que mon confrère parisien a commenté je ne me reconnais pas le droit de le juger après lui. Je recommande seulement à vos lecteurs les déductions impeccables de logique et de vigueur qu'il en a tirées; car je suppose; puisque vous voulez développer dans l' Aisne la politique Corse dont je n'ai jamais voulu parler à mes électeurs, que vous voudrez bien les reprendre pour vos lecteurs. Vous les trouverez dans ce même numéro du 14 juin que M. Roux devait déférer au Jury, et qu'il n'a même pas osé envoyer à mes commettants.
Les Nouvelles du 30 juin ont d'ailleurs publié la délibération prise par le Conseil Municipal de Piana. Dans cette affaire, approuvée par le Préfet et annexée au mandat de paiement. J'y relève ces attendus suggestifs:
-"Que cette somme aurait été atteinte par la prescription et perdue totalement pour la commune sans l'intervention de M. Roux.... et plus loin. Qu'il est équitable et de haute Justice d'indemniser M. Roux de toutes ses peines, soins et débours et de le récompenser pour le service signalé qu'il vient de rendre à la Commune de Piana en la mettant en possession d'une somme importante dont on ignorait l'existence."
M. Roux a-t-il accompli des actes de complaisance. Vous vous seriez chargé de l'écrire en termes virulents si j'avais songé un instant à me prévaloir de son honorabilité ! Mais du moment où il m'injurie je suis sûr que vous lui trouverez toutes les qualités et les vertus d'un homme loyal, impeccable et consciencieux.
Je m'en voudrais de vous donner de plus longues explications. Le Journal les Nouvelles lorsqu'il a accusé en a donné de très complètes. M. Roux n'a pas poursuivi donc M. Roux ne trouvera pas mauvais que je me refuse à être son avocat d'office.
Ce rôle vous convient, vous le savez bien. Aussi je vous laisse le soin de le remplir avec la conscience que je vous connais. Je vous signale cependant ce passage de l'interview de M. le Maire de Piana publié dans les Nouvelles du jeudi 1er juillet 1909 et qui n'a pas été poursuivi.
"Quelque temps après rencontrant M. Paul Roux sur le Cours Napoléon à Ajaccio, je l'abordai et je lui posai cette question: "savez vous que votre client m'impute le mandat qui vous a été délivré à l'occasion des huit mille francs que nous avons retirés de la Caisse des dépôts et Consignation ?" Et M. Roux avec un geste de lassitude me répondit: "Çà n'a pas d'importance !"
Cette conversation que M. Roux n'a jamais contredite a eu lieu longtemps avant le remboursement. Ce qui n'avait pas d'importance alors en a eu énormément dans la suite.
Voilà les quelques explications que je vous apporte aujourd'hui, je les fais suivre de cette déclaration; il ne me serai venu jamais à l'idée de parler dans ma circonscription des scandales dont a souffert, et souffre mon pays d'origine. Je me rappelle qu'après le rapport Clémenceau vos amis, toujours bons apôtres ont voulu me rendre responsable devant le corps électoral de ces abus que je n'avais pas dénoncés. Maintenant ils trouvent et vous trouverez préférable de nous instituer les défenseurs de ces mêmes abus et vous empruntez à des gens que je ne veux pas qualifier des notes ordurières et des écrits injurieux. cela m'indiffère. Mais si dans votre Comité de Direction parmi vos élus, dont l'honorabilité n'est pas discutable, vous en dénichez un qui veuille prendre la responsabilité des attaques dont je suis l'objet, je donnerai au public l'exemple que j'ai souvent donné. Le duel est un préjugé stupide et qui ne prouve rien, j'en ai usé pour éviter les croassements de certains corbeaux. S'il y a des amateurs dans vos rangs je suis encore prêt: On saura alors que je n'hésite jamais à payer de ma personne.
Veuillez agréer, Monsieur le Gérant, l'assurance de ma considération distinguée.
Pascal Ceccaldi Député de l' Aisne
Et voilà. tant mieux si nos lecteurs comprennent quelque chose à ces histoires de brigand, de Piana, de Ota, de Pitti, de Bonfanti, etc. ; quand à nous, nous n'y comprenons goutte. (Le Guetteur de St-Quentin et de l'Aisne, 12 octobre 1909.)
1914, avec M.Caillaux lors du procès Caillaux
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Ça est un malheur pour une fois, sais-tu ?
Qu'on se rassure, la scène ne se passe ni en Belgique ni en Thiérache, mais en Corse, à Ota, propre patrie du député de Vervins.
Il y a là-bas encore des Ceccaldi - on pensait le nôtre unique. L'un deux nous laissera tranquilles maintenant si l'on en croit cette dépêche du "Matin":
Le nommé Ceccaldi ayant tiré un coup de revolver sur Luciani, celui-ci, malgré une blessure mortelle, a eu la force de riposter et de décharger entièrement son arme sur son adversaire qui fut tué net.
Il suffit de s'appeler Ceccaldi pour avoir le sang chaud. A ce propos, notre confrère du "Républicain Vervinois" envoie à M. Ceccaldi, député, l'expression de ses sincères condoléances. En effet, en Corse on est tous cousins. (Journal de la ville de St-Quentin, 26 octobre 1912.)
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A cours des examens du certificat d'études primaires qui ont eu lieu samedi à Vervins, un délégué cantonal pose cette question classique à un jeune candidat:
-Citez le nom d'un grand homme né en Corse...
Et l'enfant de répondre sans hésitation.
- Ceccaldi !
Evidemment !
Il y a bien l'Autre, mais qui y songe ? Ota éclipse Ajaccio. - Ota de là que je m'y mette. (Journal de la ville de St-Quentin, 2 juillet 1913.)
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Mort de M. Pascal Ceccaldi
On annonce la mort, après une courte maladie de M. Pascal Ceccaldi, député de l'Aisne.
Né en 1876 à Ota (Corse). M. Ceccaldi avait été successivement secrétaire général des Basses-Alpes, sous-préfet de Vervins. Il avait été élu en 1906, au deuxième tour député de la première circonscription de Vervins, réélu en 1910 en 1910 au deuxième tour, et en 1914, au premier tour, contre M. Jean Richepin.
M. Pascal Ceccaldi était un des avocats de M. Joseph Caillaux.
Il avait épousé samedi dernier Mlle Giraud, fille de l'industriel bien connu.(La petite République, 7 novembre 1918.)
Source Bibliothèque Nationale de France.
Extrait d'une communication sur la pratique parlementaire de la 3e république. M. A Hebert.
En juin 1925 fut inauguré un monument à sa mémoire.
Cette statue fut enlevée et détruite pendant la seconde guerre mondiale. Un buste la remplaça.
La place Pascal Ceccaldi devint la place de l'Hôtel de Ville.
Aujourd'hui un groupe scolaire et une école maternelle portent son nom.
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