•                                      

                                                      C'est  Napoléon III, sous le Second Empire qui relança la Société Centrale d'Agriculture afin de donner une impulsion pour un démarrage économique. La Corse profita dés 1853 d'un budget pour ouvrir des routes vers l'intérieur afin d'exploiter le massif forestier. Dans ces années là furent construits en Corse, des hauts fourneaux pour traiter le minerai de fer de l’Île d'Elbe.

     

     

                                          La société Chauton et Cie, fondée par les industriels du département des Landes, exploite les forêts d'Aîtone et de Valdoniello pour le bois de charpente. Elle pratique aussi le gemmage des résineux, qui est d'un bon rapport, produisant de l'huile de térébenthine et des goudrons. Cette même compagnie construit à Porto un haut fourneau pour traiter du minerai de fer en provenance de l’Île d'Elbe. Son propriétaire fut le premier à faire des plantations de cédratiers à Porto.

                                      Haut fourneau à bois avec 2 fours à griller le minerai et différents bâtiments, il fut construit à partir de 1863,trop tardivement et les dernières innovations technologiques le condamnèrent à ne jamais fonctionner pour ce pourquoi il avait été conçu. Vers les années 1880 le site se converti à la minoterie pendant une quinzaine d'années puis une nouvelle conversion en scierie  hydraulique pour une fabrique d'ébauchons de pipes jusqu'aux années 1910. Elle employa jusqu'à une soixantaine d'ouvriers.

     

     

    Photographie du "complexe industriel" de Porto dans les années 1880. (Société de Géographie)

     

    . Au  XVIII  et  XIXème siècle.

     

     

     

     

     

    . Au  XVIII  et  XIXème siècle.

      

     L'explorateur. 1875.

       Au nombre de ces hardis pionniers, je suis heureux de citer un de mes compatriotes, M. Louis Chauton, avocat et riche propriétaire dans les Landes, qui, dés les années 1863, alla planter ses pénates au milieu de la forêt de Valdoniello pour y établir un centre industriel et commercial. dans une lettre adressée à  J. de la Rocca et reproduite dans l'avenir de la Corse, M. Louis Chauton raconte lui même les péripéties de son aventure. Vous me saurez gré de reproduire ici quelques extraits de cette lettre: 

    " Ce que nous avons fait jusqu'à cette heure en Corse est peu de chose en soi, beaucoup par les difficultés vaincues. Le Niolo c'est le dessert; Valdoniello une forêt du nouveau monde. Jamais la hache humaine n'avait entamé ses bois et le premier pin géant que nous jetâmes par terre envoya dans l'air un cri lugubre dont frémirent les échos d'alentours... Nous étions là soixante trois personnes venues de l'extrême frontière sud-ouest de la France, avec une petite maison pour abri, peu de vivres, mais beaucoup d'énergie... à cette heure, chacun de nos ouvriers a son petit appartement confortable, son foyer, un bon lit pour se reposer des fatigues du jour... A quelques pas de notre ville, baptisée dernièrement Valdoniello, un atelier de distillation pour les matières résineuses fonctionne à cette heure. Venu de France, il a gravi le col de Vergio sur les épaules de nos ouvriers, et c'é tait rude besogne. Tout à côté , deux immenses fours à goudron sont allumés ; ils produisent 3,600 litres par semaine. L'atelier de distillation peut fournir 480,000 litres par année. J'étais hier à Bayonne , un navire va bientôt sortir de ce port pour aller à Porto. Il emporte deux machines à vapeur locomobiles pour les sciages de bois, et tout le matériel des hauts- fourneaux que nous allons construire.                                                     

       Déjà, dans la forêt d'Aitone , plusieurs scies circulaires , mues à la vapeur, débitent, depuis six mois des douves pour les barils à sucre de Marseille, des planches pour les caisses à savon. Qui a vu arriver les bois minces et tordus de l'Adriatique destinés aux scieries de Marseille s'étonne que déjà la pensée ne soit pas arrivée de faire concurrence à ces bois étrangers à l'aide de vos magnifiques laryx de la Corse, et au moyen de machines aussi faciles à établir en forêt que partout ailleurs . Je sais encore que Valdoniello vaut des millions, beaucoup de millions. Depuis 1864 les résines et les essences d'Amérique arrivent en Europe en si grande abondance et à des prix si bas, que les familles des Landes, qui n'ont pas d'autre mode de culture, trouvent à peine à vivre avec le résinage des pins. Aussi M. L. Chauton, qu¡ avait mis en exploitation , dans la forêt de Valdoniello, 40,000 arbres, reconnaît que ce mode de culture n'est plus rémunérateur que sur les bords de la mer , à cause de la diminution dans les frais de transport. Mais, en attendant, M. Louis Chauton a tourné son activité d'un autre côté et aux moulins, forges, usines, scieries qu'il a établis à Valdoniello et à Porto, il a ajouté une plantation de cédratiers qui lui a donné cette année un revenu de 47,000 francs . Lorsque, dans nos villes populeuses, il existe des fa milles en si grand nombre, manquant de travail, privées de moyens d'existence ; lorsque, chaque année, de nos départements les plus pauvres des émigrants sont attirés, par l'appât de la fortune, vers des contrées inconnues et quelquefois meurtrières, nous croyons utile, avec M. Charpentier , de faire connaître qu'en France, à deux pas de nous, il existe, sous un climat privilégié, des terres propres aux cultures les plus variées , des ressources naturelles qui n'attendent pour être fécondées que l'activité industrielle et le travail."  

     

     

     

     

    Le site photographié en 1887 par Philippon,

    qui faisait partie de l'expédition ethnologique du Prince Roland Bonaparte.

    Un passé industriel.

     

     

     

                                                  Dans les années 1890 les bâtiments vont changer de destination et accueillir une fabrique d'ébauchons de pipes.

     

                                                 Le chroniqueur journaliste Ardouin-Dumazet (1852-1940), célèbre pour ses guides de voyage, passa par Porto vers 1900, voici ce qu'il relate.

     

                                               " Ce hameau n'est même pas chef-lieu d'une commune, on n'y trouve pas vingt maisons; il est à soixante-six kilomètres d'Ajaccio, gare et port les plus rapprochés, c'est pourtant un centre relativement considérable par l'activité industrielle, agricole et maritime.  Il avait contre lui l'insalubrité de son petit delta, mais il a été facile de le faire disparaître; les plantations d'Eucalyptus et les remblais de sable ont beaucoup atténué la puissance de la malaria qui rendait la région inhabitable de mai à octobre . . .

     

                                            Les bois sont le principal aliment du port: bois de construction et de chauffage et charbon de bois fabriqués avec les débris des exploitations forestières. . . Il y a plus de vingt ans,( vers 1875) M.Jacques Padovani installait à Porto un magasin devenu bientôt considérable. Avec les bois, Porto expédie des huiles à Nice, des cédrats en Italie, des marrons en Algérie, produits des montagnes d'Ota et d'Evisa . . .

     

                                               Ouvrez le Bottin à l'article Ota, village dont Porto est le quartier maritime, et vous trouverez, ce qui n'existe pour aucune autre commune de Corse et même de France, des renseignements économiques dont la teneur indique dans cette population une volonté bien arrêtée de mettre la pays en valeur et de développer ses ressources. En tête vient la mention d'un syndicat agricole, puis celle d'une association syndicale des producteurs de cédrats de la vallée de Porto. La récolte atteint deux mille quintaux métriques, les principaux producteurs sont au nombre de dix-sept. Ce n'est pas tout; Ota est le grand fournisseur de marrons pour la confiserie; la quantité produite, toujours d'après le Bottin, est de onze mille hectolitres, les oliviers donnent douze mille hectolitres d'huile; enfin Ota fournit au commerce quinze mille hectolitres de vin.

     

                                         Le manque de quais, la nécessité de procéder à des transbordements rendent malheureusement la "marine" insuffisante; il faut envoyer une partie des produits à Ajaccio par charrettes et cela occasionne des frais considérables, au grand dépit d'une population dont l'activité est extrême et d'autant plus digne d'éloges que les autres communes de Corse sont restées plus somnolentes et rebelles à tout progrès.

     

                                         J'ai signalé l'existence d'une fabrique d'ébauchons de pipes dans le hameau (de Porto). En voyant tourner les roues hydrauliques et fumer les cheminées, spectacle si rare dans l'île, je suis allé de suite à l'usine . . . cela me permettait de voir la mise en oeuvre de produits dont, à Saint-Claude, j'avais vu la finition. La préparation des ébauchons de pipes a une certaine importance dans l'île. Outre l'usine de Porto, il en est d'autres à Ajaccio, Ucciani, Bocognano et Vero dans la vallée de la Gravone; Cristinacce, près d'Evisa, les bains de Guagno près de Vico, Serriera et Galeria aux environs de Porto et Propriano, port de Sartène.

     

                                       La seule usine de Porto occupe soixante ouvriers à l'arrachage ou à l'atelier et on peut évaluer à six cents le nombre des personnes employées en Corse à fournir aux fabricants de Saint-Claude une partie des éléments de leur production de pipes de bruyère."

     

                                                                                      

     

    Le site en 1925.

    . Au  XVIII  et  XIXème siècle.

     

     

     

     

     abandonné autour des années 1940. 

    Un passé industriel au  XIX  et  XXème siècle.

     

     

     

    et aujourd'hui.

    . Au  XVIII  et  XIXème siècle.

     

     

    . Au  XVIII  et  XIXème siècle.

     

    . Au  XVIII  et  XIXème siècle.

     

     

    . Au  XVIII  et  XIXème siècle.

     

     

    . Au  XVIII  et  XIXème siècle.

     

    . Au  XVIII  et  XIXème siècle.

     Ce site se dégrade inexorablement et disparait ainsi au fil du temps.

    Peut être qu'un jour . . .

     

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